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La génération Alpha : à quoi devons-nous nous attendre ?

20 Nov.

La génération Alpha n’en est qu’aux prémices de son arrivée dans notre société. Pourtant, tous les regards se tournent déjà vers elle. Depuis des décennies, depuis des décennies nous avons pris pour habitude de catégoriser et de segmenter les générations. Nous nous basons essentiellement sur leurs comportements et modes de consommation notamment.

Aujourd’hui, la vague de la génération alpha est sur toutes les langues. Certains se demandent déjà comment devrons-nous les manager ? Qu’est-ce qui les motive et les inspire ? Comment ces jeunes gens feront-ils leur place dans la société ?

Petit tour d’horizon sur ce nouveau phénomène.

La génération Alpha : kézako ?

Le chercheur australien en sciences sociales, Mark McCrindle est à l’origine de cette appellation qui désigne les personnes nées à partir des années 2010.

Pour ceux qui seraient un peu perdus, voici un petit rappel des catégories de générations :

  • Builders : 71 ans et plus
  • Babyboomers : 52-70 ans
  • X : 37-51 ans
  • Y aussi appelés « Millénials » : 22-36 ans
  • Z : 7-22 ans
  • Génération Alpha : moins de 7 ans

Sans grande surprise, ce qui caractérise principalement la génération Alpha est le rapport au numérique et au digital.

Cela explique l’origine de son autre appellation « Génération Verre ». En effet, ces individus sont nés au même moment que le lancement de l’iPad et d’Instagram.

Selon Mark McCrindle elle « sera la génération la plus instruite, la plus connectée et, globalement, la plus riche de tous les temps ».

La révolution est en marche puisque le chercheur estime que « chaque semaine, environ 2,5 millions d’alphas viennent au monde. »

Michel Serres, quant à lui, parle de « troisième révolution anthropologique majeure de l’humanité ».

La génération Alpha face à l’intelligence artificielle : entre complémentarité et concurrence

Grâce à une multitude d’applis et d’interfaces intelligentes, les alphas ont accès à un nombre de connaissances inégalé jusqu’alors. « Ils auront une relation différente au savoir et sans doute plus utilitaire et opportuniste » déclare le sociologue Rémy Oudghiri.

Les alphas seront sans doute plus autonomes que leurs prédécesseurs. Ils seront en capacité de créer leur propre modèles et outils pédagogiques.

C’est d’ailleurs le cas aux Etats-Unis où les écoles ont d’ores et déjà revu leurs méthodes d’apprentissage. Elles proposent une méthode d’enseignement inversée. Autrement dit, les élèves font leurs devoirs en classe et s’approprient les cours chez eux par le biais d’outils connectés.


Dans son rapport « Comprendre la génération Alpha » Hotwire et Wired Consulting précise que « certains dispositifs et jouets d’intelligence artificielle sont spécifiquement destinés à la génération Alpha, comme Hello Barbie and Hatchimals ».

De son côté, l’ingénieur Google Raymond Kurzweil affirme que « l’homme pourra télécharger son cerveau dans un ordinateur en 2030. »

L’intelligence artificielle et les learning machines se développent de façon exponentielle, représentant une concurrence ultra-connectée et performante. C’est pourquoi, la génération Alpha devra réinventer le rôle et la place de l’homme pour la défier.

Dès le berceau, la génération Alpha est confrontée à l’intelligence artificielle qui façonne son évolution et son apprentissage.

La génération Alpha : des businessmen en herbe

« A 10 ans, beaucoup auront déjà lancé leur propre start-up. Il sera donc plus compliqué pour eux de s’adapter à un management trop directif ou autoritaire »

Dan Shawbel, expert générationnel américain

Deux profils possibles se dessinent alors. D’un côté, il y a ceux qui n’auront pas le choix d’entreprendre pour survivre.

D’un autre côté, il y a les entrepreneurs surdoués qui gagneront de l’argent à partir de 10 ans.

Ces derniers sauront faire profit de leur réseau de camarades à l’école.

Aussi, si nous partons du postulat que les alphas feront déjà du commerce, du marketing et de la communication dès l’école, cela pose la question de leur choix d’études et orientations professionnelles à venir.

Certains imaginent ainsi que la génération Alpha fera des études plus courtes. Cela permettrait aux jeunes gens d’entrer sur le marché du travail plus vite.

De cette façon, cette configuration serait profitable pour les organismes de formation continue.

En effet, les alphas se formeraient tout au long de leur carrière en fonction de leurs besoins et aspirations. Le challenge et l’innovation serait leur principal leitmotiv.

Les projections faites sur cette nouvelle génération considèrent que les alphas seront davantage entrepreneurs et de plus en plus tôt.

L’entreprise remodelée par la génération Alpha

Nous l’avons compris, les alphas sont ultra-connectés et évoluent avec les écrans au quotidien. Cela impacte considérablement leur capacité d’attention. Aussi les attirer et les fidéliser constitue un enjeu majeur pour les entreprises.

Selon Virginie Graziani, experte en gestion des talents chez Apostrof : « Pour rester attractive, une entreprise va devoir miser sur l’authenticité et la diversité. Il s’agit de couvrir une large variété de sujets, styles et points de vue, de la manière la plus réaliste et naturelle possible. »

Les aspirations et attentes de l’alpha vis-à-vis de ses supérieurs hiérarchiques seront principalement orientées sur la reconnaissance.

La question ne porte pas tant sur l’aspect matériel de la reconnaissance que sur un aspect plus éthique. En effet, l’alpha voudra être reconnu dans son unicité.

Cela se traduira notamment par un management de proximité personnalisé pour créer une relation qualitative et la plus durable possible.

La génération Alpha est habituée aux univers ludiques ultra connectés.

Il est donc également fort probable que cette nouvelle génération appréciera retrouver les principes de la « gamification » en entreprise.

Cela s’appliquerait notamment dans les pratiques managériales et techniques de l’entreprise.

Un choc des générations à relativiser

Certes, l’ensemble de cette succession de générations se caractérise par leur tranche d’âge. En revanche, il serait trop réducteur de les percevoir sous un angle d’opposition.

En effet, de récentes études démontrent qu’il n’y a pas tant de différences entre les générations Y et Z. Ces derniers partageraient même des envies similaires à celles des générations antérieures aux Y.

Par ailleurs, babyboomers, X, Y et Z coexistent et partagent le même quotidien dans leur entreprise.

Pourquoi devrait-on les cloisonnés en fonction de leurs points communs ? Est-il vraiment pertinent de raisonner en termes de segmentation ?

Le monde est en changement permanent et les jeunes générations n’en sont pas plus la cause que la conséquence.

Alors que beaucoup se pose les questions suivantes à propos de la génération Alpha : comment les recruter et les manager ? Comment les comprendre et mieux les intégrer ?

La génération Y est encore sur des méthodes de brainstorming et design thinking entre autres.

Aussi, dire que ce sont les nouvelles générations qui poussent les précédentes vers la sortie car elles sont plus connectées est à relativiser.

C’est d’ailleurs le point de vue que défend Léo Bernard, Talent Acquisition Manger chez Choco en affirmant : « Ce ne sont pas les gens qui changent, et les jeunes générations qui insufflent ce changement, c’est plutôt le monde qui change et les plus jeunes générations, moins réticentes au changement sont donc les premières à embrasser les nouveaux paradigmes et possibilités. »

Vers un nouveau modèle de management intergénérationnel

L’enjeu du management intergénérationnel est plus que jamais présent dans les politiques RH des entreprises pour intégrer les nouvelles générations. L’objectif est bien d’adapter leur stratégie en ressources humaines pour avoir un mode de management adéquat.

Pour cela, elles doivent notamment prendre en compte les disparités et les complémentarités de ces générations.

C’est d’ailleurs la définition même du management intergénérationnel : « L’art de faire vivre et travailler efficacement ensemble des collaborateurs de générations différentes en capitalisant sur leurs différences et sur ce qui les relie ».

Le rôle clé du manager de proximité est décisif dans l’harmonisation de cette cohabitation. En effet, c’est à lui que revient le challenge d’impulser l’intelligence collective et d’instaurer une dynamique permettant les échanges au sein des équipes.

3 conseils pour un management intergénérationnel réussi :

  • Mettre en place des binômes intergénérationnels sur les projets
  • Echanger sur les bonnes pratiques des uns et des autres
  • Valoriser les compétences de chacun

Vous souhaitez vous former au management intergénérationnel ?